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Dre Claire Martin, Ph. D.

Superviseure :  Dre. Anne-Claude Gingras
Catégorie : Bourse de postdoctorat KRESCENT
Institution : Mount Sinai Hospital, Université de Toronto
Année : 2019-2022

Titre de l’étude : Cartographie du protéome de la barrière de filtration des reins

Biographie
La Dre Claire Martin sera boursière de recherche postdoctorale au laboratoire de la Dre Anne-Claude Gingras, au Lunenfeld-Tanenbaum Research Institute du Mount Sinai Hospital, affilié à l’Université de Toronto. Son travail consistera à établir un modèle protéomique adapté à l’étude du rein en vue d’identifier l’implication de molécules jusqu’alors inconnues dans la maladie rénale.  
 
Les reins ont pour principale fonction de filtrer le sang, une tâche cruciale réalisée par des cellules spécialisées appelées podocytes. Une désorganisation de ces cellules est fréquemment observée dans les diverses formes de maladies rénales, mais on en sait peu sur les processus menant à cette perturbation. Durant ses études de doctorat, la Dre Martin a travaillé au laboratoire de la Dre Nina Jones à l’Université de Guelph, où elle a tenté d’élucider le mécanisme moléculaire du dysfonctionnement des podocytes en examinant plusieurs protéines clés nécessaires à la stabilité de ces cellules. Dans le cadre de son projet de recherche postdoctorale, elle souhaite approfondir ces connaissances en s’appuyant sur les technologies en évolution constante dans le domaine de la protéomique.
 
Résumé vulgarisé du projet de recherche
La maladie rénale chronique constitue un problème de santé majeur au Canada et dans le reste du monde. À l’heure actuelle, près de 3 millions de Canadiens vivent avec cette maladie, et on prévoit que son incidence continuera d’augmenter en étroite concordance avec les taux d’obésité, de diabète et d’hypertension, tous des troubles qui contribuent à accroître considérablement le risque de maladie rénale. Rien ne permet encore de guérir la maladie rénale, et les traitements existants sont uniquement destinés à en réduire la progression. Malheureusement, les premiers stades de la maladie sont souvent asymptomatiques, et près des 3/10 des personnes nouvellement diagnostiquées au Canada chaque année sont déjà atteintes d’insuffisance rénale. La dialyse et la greffe de rein demeurent à ce jour les seuls traitements offerts aux patients atteints d’une maladie rénale de stade avancée; ces options sont cependant associées à un lourd fardeau sur le plan de la morbidité, de la mortalité et des coûts de soins de santé. Il est essentiel de faire la lumière sur les transformations qui contribuent à l’apparition de la maladie rénale pour pouvoir la diagnostiquer dès ses premiers stades et mettre au point de nouveaux traitements. Toutefois, les mécanismes moléculaires et cellulaires de la maladie rénale sont encore mal compris.  
 
Comme nous l’avons mentionné précédemment, la principale fonction des reins consiste à filtrer le sang, et ce mécanisme de « triage » est assuré par les podocytes. Ces cellules spécialisées se lient les unes aux autres pour former une structure semblable à une passoire, capable de distinguer les composants essentiels du sang à conserver des déchets à éliminer par l’urine. En présence de maladie rénale, la structure du filtre formé par les podocytes se désorganise, ce qui entraîne une fuite de protéines sanguines dans l’urine, phénomène clinique distinctif de la maladie rénale chronique. Une connaissance approfondie du mécanisme par lequel ces tamis podocytaires deviennent dysfonctionnels nous aidera à mieux comprendre comment la maladie rénale apparaît et évolue au fil du temps.
 
Les protéines sont les composantes de base de toutes les fonctions cellulaires. Ce sont à la fois des constituants, des machines moléculaires, des capteurs et des transporteurs. Elles doivent interagir étroitement pour remplir leurs différentes fonctions. Par conséquent, si nous voulons comprendre comment fonctionne la barrière de filtration des reins, nous devons d’abord savoir comment les protéines communiquent les unes avec les autres. À l’aide d’une technique moléculaire de pointe appelée protéomique, la Dre Martin produira d’abord une « carte » moléculaire des interactions protéine-protéine dans le tamis de filtration du rein. Ces travaux devraient contribuer à mettre en lumière l’implication de molécules jusqu’alors indétectables dans la fonction podocytaire de même que la façon dont les protéines s’organisent pour faciliter la filtration du sang. Finalement, les observations recueillies dans le cadre de ce projet de recherche nous permettront de mieux saisir le mécanisme moléculaire lié à la fonction rénale et à son dérèglement, un pas de plus vers le traitement de la maladie rénale.